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Faery book
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3 décembre 2008

Tu veux faire quoi quand tu seras grande?

Hier, on m’a posée une question qui sortie du contexte de la conversation peut paraître totalement ridicule : « Tu veux faire quoi quand tu seras grande ? ». Oui, nous disions donc, je suis ingénieur ergonome, donc forcément, c’est une drôle de question. Mais elle était extrêmement à propos. Et extrêmement perturbante. « De la couture » *rougis*
Parce qu’il est évident que je ne suis pas satisfaite. Que je ne fais pas ce que je voulais faire quand je serais grande.

Petite, quand mes copains/copines voulaient être Pompier ou maitresse, je voulais être danseuse. C’est pas un métier et c’est trop dur ma fille. Tu ne feras pas de danse.
Pré ado, je voulais être vétérinaire, comme tout le monde, parce que c’est bien d’aimer les animaux (dans les faits, je n’en ai jamais eu et ça n’a pas motivé mes parents à en prendre un), et au final, les animaux m’indiffèrent plus qu’autre chose.
C’est ado que j’ai enfin cerné ce que je voulais faire. Je voulais être femme au foyer…

Ah, pour le coup, j’étais l’originale de la bande, et accessoirement, la première de la classe. Donc forcément, les gens ne comprenaient pas, quoi que je n’en parlais pas vraiment. J’avais déjà bien compris qu’il y avait des chemins à ne pas suivre.
« Je veux faire allemand première langue pour être avec ma copine » « tu feras anglais parce que l’anglais c’est la seule langue qu’il faut apprendre » « ah ».
« Elle est bonne partout, mettons la en S », « ah »

Tes gouts changent hein, forcément… « Tu veux faire quoi plus tard » (parce que là ça urge, t’es en première, y a un moment où il faut se décider), « je veux faire des études courtes » (parce que femme au foyer c’est pas possible). Mais des études courtes de quoi ? « Mmmmm, j’aime bien la génétique ». « ça c’est seulement 8 ans pour être chercheur » « ah »

Vous voulez que je fasse quoi plus tard ? « médecin » « ah »

Bon après péripéties, j’ai choisi la voie qui me permettait les challenges intellectuels amusants. Mon métier, c’est un peu comme faire des mots croisés tous les jours, mais en plus avec de la création. Donc, mon métier, c’est un peu comme pondre des grilles de mots fléchés tous les jours.

Bref, depuis petite, depuis toujours, je n’ai qu’un rêve, vivre avec quelqu’un, suivre quelqu’un. Je n’ai aucune autre ambition. Et ça, ce n’est pas possible.
Ça fait peur aux garçons à qui on rabâche que le seul moyen d’être quelqu’un, c’est être totalement indépendant.

Mais moi, au final, après avoir cherché pendant des plombes quelle était ma voie, m’être perdue en cours de route…
Finalement, je veux être amoureuse à en crever d’un être à admirer (pas forcément prince charmant, pas forcément admirable, mais « celui rien que pour moi ») et avec qui parler… Et baiser.

« Tu veux faire quoi quand tu seras grande ? » « M’occuper de toi »

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Commentaires
E
Kiki : Dans le mien, y a de la baise en plus quoi XD (je fais exprès pour te faire rougir hinhinhin)<br /> Tiens, moi y avait un chat, un chéri mais c'était dans la lande bretonne, comme quoi XD<br /> oui la paix dedans et autour de soi... Finalement c'est ça qu'il faut chercher coute que coute. Je sens que les prochains mois vont être drastiques pour ce qui constitue ma vie à l'heure actuelle...<br /> Et je n'ai jamais eu de volonté. En tous cas jamais la volonté de me battre contre les gens pour avoir le droit de faire ce que je veux. Il m'a toujours paru tellement naturel que chacun laisse l'autre libre de faire ce qu'il souhaite de manière intelligente, que je pensais que chacun faisait de même. Et j'ai fait miennes les ambitions de ceux qui faisaient pression sur moi puisque c'était forcément pour ma liberté et mon bien.<br /> En fait, j'imagine bien mes parents qui ne font pas ce qu'ils veulent parce qu'ils n'en avaient pas les moyens et qui, en ayant les moyens pour leurs filles, n'ont pas imaginé 5 minutes que son bonheur ne passerait pas par "avoir les moyens de". Tu imagines l'ironie XD
K
Moi j'ai fait le forcing auprès de mes parents pour l'histoire de l'art, pour le japonais. J'ai lâché les deux en cours de route (mon père le savait bien sûr, mais bon il m'a laissé faire) et je fais du secrétariat. Mais un jour je serais entourée de vieilles pierres (pas six pieds sous terre, hein) dans un village du Lot, je ferais découvrir aux gens émerveillés les beautés du passé. J'aurais une vieille maison et un chéri dedans avec un chat. Comme je le dis depuis plusieurs années, suite à un aller-retour d'une journée à Assier dans le trou du cul du Lot, "je serais vieille là-bas". C'est la seule chose dont je sois sûre pour ce qui est de mon avenir. Cela dit, y'a quelque chose comme 60 ans à combler avant XD Pas d'études contrariées sinon par moi-même et mon sale caractère, peu d'ambition économique parce que de toute façon, c'est pas dans l'histoire de l'art qu'on amasse, et finalement tout ce que je veux, c'est la paix dedans et autour de moi. J'ai une espèce d'idéal amoureux pas si loin du tien, et j'ai envie de tenages de main sans rien dire en regardant un feu de cheminée.
E
Marion : Oh bah non hein! Pas des cauchemards quand même. C'était pas le but Oo! en fait, la carrière en question parrait mal barrée depuis pas mal de temps XD. Comme toi, je voulais juste créer des choses avec mes mains avec un chéri. Du coup je t'envie en fait, arg! Merci pour ton message!<br /> <br /> Fleau : Mais pourquoi tout le monde il pleure! Oo *caresse le crâne du fleau* Bisous et merci quelque part si ça t'a touchée.<br /> <br /> Aeris : Arg. Sais tu que mes premiers jouets étaient mes crayons, que j'ai commencé à faire des BDs et du dessin de mode en primaire, que je n'ai pas eu le droit de prendre art plastiques en options au bac, que j'ai failli abandonné mes études de psycho bien 5 fois pour faire de la com visuelle. Que ce n'était pas un métier mais une occupation pour mes parents... Moralité, je n'ai jamais avancé en dessin, je fais de la merde maintenant, je ne veux plus dessiner tellement ce que je fais me semble affreux... Mais moi aussi, dans ma carrière rêvée, il y avait femme au foyer et faire du dessin. Mais j'ai tellement occulté, tellement je suis frustrée que je n'y ai même plus pensé en écrivant cet article -_- . Bref, on en arrive au même point. C'est quoi cette génération de frustrés des études. Pourquoi on nous à imposé d'être quelqu'un?
A
Bienvenue au club des avenirs contrariés. Même si je n’avais pas les mêmes « ambitions » je ne peux que trop te comprendre. Moi je voulais dessiner, en faire mon métier. Je me fichais pas mal de savoir si j’allais manger des pâtes tous les jours, je voulais rester dans ma bulle, dans mon monde, ne pas connaître la cruauté des relations de travail et faire rêver les gens avec les dessins… mais non, le dessin c’est pas un métier, c’est un loisir, alors on s’est occupé de me mettre sur la voie d’un « vrai » métier. Résultat j’ai tout arrêté et perdu le niveau que j’avais en dessin pour m’enfermer dans un bureau merdique où je passe des factures toute la journée… Très fun !<br /> Bref, je ne peux que comprendre ta frustration et te souhaite de tout cœur de trouver ton compagnon de voyage, ton être rien que pour toi et qui te rendra heureuse dans les petites choses de la vie de tous les jours ! ^^<br /> Parce que merde, on a pas besoin d’accomplir de grandes choses pour être heureuse !
F
Madame ! <br /> <br /> Ton article m'a complètement secouée que je suis incapable de dire quelque chose de constructif (ou pas). <br /> <br /> *écrase sa petite larme*
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